Les Troubles Musculo-Squelettiques (TMS) représentent un enjeu majeur de santé publique et de bien-être au travail. Touchant les muscles, tendons, nerfs, articulations et ligaments, ils sont la première cause de maladies professionnelles reconnues en France et peuvent entraîner douleurs chroniques, incapacités et une dégradation significative de la qualité de vie. Adopter une démarche de prévention active, tant au niveau individuel qu’organisationnel, est essentiel pour limiter leur apparition et leurs conséquences.
Comprendre les TMS : Des ennemis silencieux
Les TMS regroupent un large éventail d’affections, dont les plus connues sont les tendinites (épaule, coude, poignet), le syndrome du canal carpien, les lombalgies (mal de dos) ou encore les cervicalgies (douleurs au cou). Ils résultent le plus souvent d’une inadéquation entre les capacités du corps et les sollicitations auxquelles il est exposé, notamment dans le cadre professionnel, mais aussi lors d’activités domestiques ou de loisirs.
L’apparition des TMS est généralement progressive et insidieuse. Des signes avant-coureurs comme une gêne, une fatigue musculaire localisée ou des douleurs occasionnelles peuvent être les premiers symptômes. Ignorés, ces signaux peuvent évoluer vers des douleurs persistantes, une perte de force, une raideur articulaire et, à terme, une incapacité à réaliser certains mouvements ou tâches.
Identifier les facteurs de risque : Une approche multifactorielle
La survenue des TMS est rarement liée à une cause unique, mais plutôt à une combinaison de plusieurs facteurs de risque :
Facteurs individuels : L’âge, le sexe, certaines pathologies préexistantes, le manque d’activité physique, une mauvaise hygiène de vie (tabagisme, alimentation déséquilibrée) ou encore le manque d’expérience ou de formation à un poste peuvent moduler la sensibilité individuelle aux TMS.
Facteurs biomécaniques : Ce sont les plus directement impliqués. Ils comprennent la répétitivité des gestes, les efforts excessifs, les postures contraignantes ou statiques prolongées, les mouvements de torsion, l’utilisation d’outils vibrants, ou encore le port de charges lourdes.
Facteurs organisationnels et psychosociaux : Un rythme de travail soutenu, des délais serrés, un manque d’autonomie, un faible soutien social de la part des collègues ou de la hiérarchie, le stress, la monotonie des tâches et le manque de reconnaissance peuvent majorer le risque de TMS. Ces facteurs influencent la perception de la charge de travail et peuvent conduire à une augmentation des tensions musculaires.
Facteurs environnementaux : Le travail dans un environnement froid, un mauvais éclairage ou un aménagement inadapté du poste de travail (hauteur du plan de travail, accessibilité des outils) peuvent contraindre le corps à adopter des postures défavorables.